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Rénover le Parti socialiste dans les Hauts-de-Seine
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Rénover le Parti socialiste dans les Hauts-de-Seine
10 novembre 2005

Le vote des militants place le "Nouveau PS" sur la deuxième marche du podium avec 24 à 25%.

PARIS (AP) - Le réflexe légitimiste a joué à plein. Tôt jeudi, selon des résultats provisoires portant sur 33% des bulletins dépouillés, la motion de François Hollande arrivait largement en tête du vote des 127.000 militants socialistes pour le congrès du Mans avec plus de 55% des voix, tandis que le "Nouveau PS" s'octroyait la deuxième marche du podium avec 24 à 25%. Pour Laurent Fabius, qui serait relégué en troisième position avec 20% environ, c'est la gueule de bois.

Selon Stéphane Le Foll, directeur de cabinet de François Hollande, qui a tenu un point de presse au siège parisien du PS peu avant 1h du matin, la motion du Premier secrétaire "devrait dépasser 55%" des voix. Les résultats définitifs ne devraient pas être connus avant jeudi midi. Les deux autres motions du sénateur-maire "social-libéral" de Mulhouse Jean-Marie Bockel et du groupe Utopia devraient réunir autour de 2%.

Elément clé du scrutin, la participation devrait s'élever à près de 80%, selon Stéphane Le Foll. Elle avait atteint 76,95% lors du dernier congrès de Dijon en mai 2003 et 83,13% lors du référendum interne sur la Constitution européenne le 1er décembre 2004, record historique.

Ce sont les grosses fédérations du Pas-de-Calais, du Nord et des Bouches-du-Rhône qui ont fait pencher la balance. Acquises de longue date aux "hollandais", elles représentent près d'un quart du socle militant. "Il y a un scénario qui était le scénario redouté d'un vote quasi bloqué des grosses fédérations", a commenté Benoît Hamon, porte-parole du "Nouveau PS", qui s'est dit "très énervé".

Pour François Hollande, largement conforté, c'est un soulagement. L'homme avait en effet mis sa démission dans la balance en menaçant de rendre les clés du PS s'il n'atteignait pas 50%. Si on se base sur les premières estimations, sa motion perdrait six points environ par rapport au congrès de Dijon -il était alors allié à Laurent Fabius- où elle avait atteint 61,37%. Le résultat du vote de mercredi est aussi à rapprocher du référendum interne de décembre 2004, où les militants socialistes avaient voté "oui" à la Constitution européenne à 58,91%.

Pour François Hollande, c'est surtout une revanche sur Laurent Fabius, qui avait défendu avec succès le "non" au référendum du 29 mai. A 51 ans, le Premier secrétaire du PS voit son autorité et sa ligne "réformiste de gauche" confortées. Il devrait être largement réélu lors du vote prévu le 24 novembre, après le congrès (18 au 20 novembre). Il occupe ce poste depuis novembre 1997. Promu "homme de l'année 2004", il voit aussi s'entrouvrir la porte du "club des présidentiables".

Pour Dominique Strauss-Kahn, qui se considère comme le candidat naturel de la majorité pour la présidentielle de 2007, l'horizon se dégage. "Les écarts sont à ce point manifestes que je pense qu'il n'y a pas de discussion possible", a-t-il lâché alors qu'on lui demandait s'il s'agissait d'un échec pour son rival Laurent Fabius. Les militants "n'ont pas supporté que leur vote sur le traité constitutionnel ait été mis en cause par un certain nombre de responsables", a ajouté un de ses proches, Jean-Christophe Cambadélis.

"Les militants ont souhaité à travers l'ensemble du pays redonner une totale légitimité à la direction du PS, redonner souffle et élan au premier parti de France", s'est aussi félicité Jack Lang, saluant "une claire et nette majorité". C'est un "sursaut civique" des adhérents "au moment où notre pays connaît de très graves difficultés", a-t-il dit.

Pour Laurent Fabius, qui visait certes 20% des voix, c'est un coup dur. L'ancien Premier ministre, qui n'est pas parvenu à fédérer les tenants du "non" au PS, serait relégué au troisième rang. Anticipant une défaite, ses partisans ont toutefois prévenu durant la campagne que cela ne l'empêcherait pas de briguer l'investiture du parti en 2007.

Ulcérés par ce qu'ils qualifient de "congrès d'élimination" de leur mentor, les fabiusiens dénoncent déjà des fraudes, dans l'Hérault ou le Pas-de-Calais, et comptent demander l'invalidation de certains résultats. Ils s'étonnaient aussi de la rapidité avec laquelle la direction du PS a réuni les votes des différentes sections.

"Le congrès n'est pas joué", s'est ainsi écriée la fabiusienne Pascale Le Néouanic, en plein siège du PS. "On ne peut pas avoir la démocratie, le vote des militants à la bouche et tricher", a aussi accusé le fabiusien Pascal Popelin. AP

sch-egp/jp

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G
"Ulcérés par ce qu'ils qualifient de "congrès d'élimination" de leur mentor, les fabiusiens dénoncent déjà des fraudes, dans l'Hérault ou le Pas-de-Calais, et comptent demander l'invalidation de certains résultats. Ils s'étonnaient aussi de la rapidité avec laquelle la direction du PS a réuni les votes des différentes sections"<br /> <br /> De deux choses l'une, ou ce sont des élucubrations, ou ce sont des accusations graves.<br /> <br /> Ce vote laisse un gout amer. Trois grosses fédérations (Pas-de-Calais, Nord et Bouches-du-Rhône) ont fait pencher la balance. Acquises de longue date aux "hollandais", elles représentent près d'un quart du socle militant.<br /> <br /> Or, dans ces trois départements, le non a triomphé largement.<br /> <br /> On se moque de l'électeur, on lui substitue des apparatchiks.<br /> <br /> C'est triste, très triste.
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