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Rénover le Parti socialiste dans les Hauts-de-Seine
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Rénover le Parti socialiste dans les Hauts-de-Seine
3 juin 2005

Faire face à nos responsabilités

Faire face à nos responsabilités

Leur ire est à la hauteur du désaveu. Que les électeurs de ce pays aient osé exprimer une opinion différente de celle qu’ils s’étaient échinés à forger, les met dans une rage qui les conduit à perdre tout sens de la mesure. A les entendre, le suffrage universel serait la plus belle des choses si ce n’était le peuple qui l’exerçait… Les JT du 20 heures et la une d’un hebdomadaire nous parlent de la colère de ces maîtres à penser contre ces électeurs peu dociles. Les éditorialistes de la presse quotidienne, dite d’opinion, quant à eux abusent, au point d’en être pathétiques, de l’amalgame pour tenter de discréditer un choix qu’il redoutait. Bref, tout est fait pour honnir des électeurs dont on doit, au contraire, se féliciter qu’ils aient retrouvé massivement le chemin des urnes.

Pourtant, ces faiseurs d’opinion auraient dû faire preuve d’un peu de clairvoyance. Car enfin, au nom de quel intérêt supérieur des millions de salariés auraient ils dû accepter une Europe dont la traduction concrète et quotidienne, sont pêle-mêle les restrictions budgétaires, la privatisation des services publics, la marchandisation effrénée de tous les activités humaines y compris la santé et l’éducation, sans parler de l’abandon pur et simple du principe de laïcité ? Il faut être pétri de suffisance, certain d’une infaillibilité d’ordre divin, pour penser que les salariés allaient, sans coup férir, accepter de se sacrifier sur l’autel d’une Europe que l’on nous a présentée comme une « chance historique unique » à la manière de ces camelots qui vous garantissent qu’une telle affaire ne se représentera pas de si tôt. Mais n’en déplaise aux « élites » le peuple a fait un autre choix et il l’a fait  de manière responsable et résolue. De la même façon que les allemands de l’Est ont en leur temps voté avec leurs pieds, les électeurs français se sont saisis du bulletin qui leur était offert pour dire leur angoisse face à une Europe qui prétend ne pouvoir se construire qu’en faisant du Marché fondé sur une « concurrence libre et non faussée » sa clé de voûte. 

Alors, suprême et ultime argument, le vote non serait un vote populiste, voire fasciste. Mais gare, car à trop invoquer les démons, on finit par les renforcer. A force de clamer que les électeurs qui ont osé ne pas suivre les sages recommandations des uns ou des autres étaient des citoyens perdus pour la démocratie, on banalise ceux là même que l’on prétend combattre au risque de leur offrir une légitimité qu’ils n’espéraient pas eux-mêmes. Soyons clairs, ce choix n’est pas celui du renoncement, et encore moins celui du repli. C’est au contraire un appel à plus d’air frais, pour qu’enfin, l’impunité et l’irresponsabilité cessent. Comment ne pas voir dans ce vote une volonté forte de se réapproprier un pouvoir confisqué par quelques castes, issues des mêmes écoles, de la même oligarchie, se distribuant des prébendes exorbitantes quand le pouvoir d’achat des ouvriers et des employés baisse et que les jeunes connaissent un chômage croissant qui pénalise tout projet de vie autonome ?

Ce résultat est-il une réponse suffisante en soi ? Certainement pas. La nomination du Tandem de Villepin Sarkozy va inévitablement conduire à un approfondissement de la crise sociale. Il est d’ailleurs vraisemblable que le nouveau gouvernement ne sera même pas capable de faire illusion en dépit de quelques mesures en trompe l’œil qui ne duperont personne. Devant les soubresauts qui s’annoncent, pour répondre à cette puissante demande de changement qui s’est exprimée le 29 mai, il est plus que jamais indispensable de renforcer le Parti Socialiste. Car ne nous y trompons pas, la période qui vient de s’ouvrir exige des réponses fermes et audacieuses de notre Parti qui doit se placer au centre de l’avenir politique du pays. Il nous faut entendre l’appel des électeurs. Il est en effet de notre impérieuse obligation de répondre de manière tangible à ces millions de citoyens qui attendent, au-delà du vote qui a été le leur au référendum, que nous leur offrions une réelle perspective à gauche en ancrant notre action en référence aux préoccupations des couches populaires. Notre responsabilité est grande, le temps nous est compté.

                                                                                    Hervé Colas

                                                                                    Récent adhérent NPS

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Commentaires
J
Bon papier...
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